mercredi 27 novembre 2013

mardi 19 novembre 2013

Déclaration du FFKM, Conseil d’Eglises chrétiennes à Madagascar. 11 Mai 2012.

Déclaration du FFKM, Conseil d’Eglises chrétiennes à Madagascar. 11 Mai
2012.
Que la grâce et la paix de Dieu soit avec vous.
Suite aux nombreuses sollicitations adressées aux Eglises membres du Conseil
d’Eglises chrétiennes à Madagascar (FFKM) leur demandant de se prononcer
sur la crise nationale, nous vos anciens des Eglises, avons donné mandat au
SEFIP, commission oecuménique sur la vie de la nation, d’écouter les voix et
les plaintes de la population. Le peuple a avancé ses propres propositions en
vue de décisions sensées qui permettraient à tous les malgaches de vivre
ensemble en harmonie dans la justice et la compréhension mutuelle
(‘Fihavanana’).
Après avoir recueilli une grande variété d’opinions, il est évident que la plus
grande partie du peuple malgache vit présentement dans la pauvreté, la
souffrance et l’insécurité. Les valeurs traditionnelles de respects à l’égard des
parents et des anciens se sont érodées. Le FFKM se dresse sans hésitation
pour répondre à l’appel au devoir qui vient de Dieu et annoncer le chemin de la
justice. Le FFKM corrige donc et indique le chemin pour la population malgache
dans notre pays bien-aimé.
Aussi le FFKM adresse le message suivant :
Les politiciens à l’intérieur comme à l’extérieur des Institutions de transition
perdent leur temps sur des sujets conflictuels et en protégeant leurs propres
positions. Ce sont des politiciens qui sont tentés de prolonger la transition pour
en tirer plus de profits personnels, et ils ne prennent nullement en considération
le bien-être de la population malgache. Aussi, le FFKM insiste pour que les
politiciens considèrent en fait le bien de l’ensemble de la population malgache.
Nous rappelons aux Institutions de la Transition, et en particulier au Président
de la Transition, au Premier Ministre et aux membres du Parlement de
Transition qui préparent une loi de réconciliation et la mise en place d’un comité
de réconciliation, que ce n’est pas seulement la mise en place des institutions
de transition qui vont créer un climat de paix, mais aussi une franche
reconnaissance des erreurs faites, comme un engagement en faveur du pardon
et de la repentance. Cela devra se faire dans un esprit de promotion de la
justice et d’un authentique ‘fihavanana’.
La population malgache est perturbée de voir et d’entendre le Président de la
Transition et le Premier Ministre et leurs collègues en fréquents désaccords. Il
n’est pas honorable pour eux de négliger leurs responsabilités pour faire face
aux problèmes sociaux qui deviennent de plus en plus sérieux chaque jour qui
passe.
Les droits humains fondamentaux sont foulés aux pieds. Ceux qui ne
détiennent pas le pouvoir ou n’occupent pas une position élevée ne peuvent
compter être protégés dans le système judiciaire. L’indépendance du système
judiciaire n’est pas respectée ; l’organisation judiciaire ne peut accomplir sa
tâche en accord avec les lois, la droiture et l’équité. Notre souhait est que les
exécutifs se lèveront pour refuser tout compromis avec ceux qui font le mal.
Nous sommes préoccupés de voir que tous ceux qui expriment leur opinion ou
critiquent la gouvernance des affaires nationales sont systématiquement réduits
au silence ou menacés. De nombreux médias ont été fermés ; plusieurs se sont
vus notifiés formellement par ceux qui se considéraient comme indispensables
qu’ils détournaient leurs propos.
En ces temps difficiles, le FFKM encourage les citoyens malgaches à avoir
confiance et espoir en Dieu pour oser se dresser et parler ouvertement contre
les officiels qui renoncent à se consacrer à résoudre ces problèmes persistants.
Nous adressons un message aux journalistes et à tous ceux qui sont en charge
de la direction de l’information. Nous souhaitons qu’ils accomplissent leur travail
de manière correcte et qu’ils ne deviennent pas des armes de guerre. Ils
devraient être bien au contraire des piliers de la réconciliation.
Il est inquiétant de constater l’usage excessif de la force par ceux qui sont
responsables de la sécurité à chaque fois qu’une manifestation a lieu. Tandis
que des bandits osent réaliser leurs méfaits en plein jour et même donner par
avance publicité à leur venue. Les forces de sécurité foulent aux pieds la réelle
démocratie. Nous les exhortons à accomplir leurs devoirs avec sagesse pour
protéger les citoyens et leur propriété. Nous les exhortons à résister et à
défendre ce qui est considéré comme l’intérêt supérieur de la nation.
Nous appelons tous ceux qui osent tuer des gens pour des raisons financières
ou politiques à se souvenir que la vie appartient à Dieu seul et que nul ne peut
justifier l’assassinat de quelqu’un d’autre. Nous répétons que la préservation de
la vie est la base du concept malgache de ‘fihavanana’. Nous dénonçons et
nous opposons à l’abus de pouvoir et à l’usage de la force sans raisons
légitimes, voulant que la paix l’emporte.
Le FFKM demande à tous les politiciens à ne pas entraver la résolution de la
crise politique, qu’ils soient dans ou hors des Institutions de transition, puisque
nul ne peut forger seul le fer.
Le FFKM exprime sa grande douleur quant à l’érosion morale, religieuse et
traditionnelle des valeurs malgaches, due à la manière dont la population
malgache, notamment la jeunesse, s’adonne à l’alcool comme un moyen pour
oublier leurs problèmes ; sa douleur quant à l’exploitation de la misère du
peuple en l’attirant à chercher l’argent facile par les jeux d’argent et la loterie ;
en lui faisant oublier l’enseignement des Ecritures et la valeur de l’épargne et
du développement de l’esprit entrepreneurial.
Le FFKM adresse un appel particulier à la communauté internationale pour
quelle considère, comme leur priorité la plus haute, les intérêts de la nation
malgache dans la résolution de la crise.
Le FFKM, agissant comme l’Eglise, qui est prophète et veilleur pour la nation,
continue à accepter ses propres responsabilités. Aussi le FFKM s’engage à
rechercher des solutions à la crise prolongée qui ruine Madagascar. Le FFKM
exhorte chacun à répondre à cet appel.
Que la paix remplisse votre vie.
Tananarive, le 11 mai 2012.
Pasteur Rakoto Endor Modeste, FLM
Pasteur Rasendrahasina Lala Haja, FJKM
Archevêque Razanakolona Odon Marie Arsène, Eglise Catholique
Archevêque Ranarivelo Samoela Jaona, Eglise Anglicane